Comme un lundi
Comme un lundi, Emma aimait reprendre le cours des choses. La longue attente du weekend enfin terminée, elle pourrait retrouver le mouvement de la ville.
Elle qui avait passé le les deux derniers jours, allongée sur son lit, elle ne pouvait se résoudre à l'oublier, elle ne pouvait se résoudre à continuer de vivre sans lui. Dans les tréfonds de son âme, les perspectives de jours meilleurs présentaient à elle. Elle imagineit, la grande maison, l'amour éternel qui l'embrasserait dans le cou, les enfants riants, le vent dans leur cheveux, qui emporterait leurs éclats de rire, loin.
Elle imaginait le chien, brave, les amis qui viendraient dîner dans le jardin, les lampions colorés aux arbres, Lui, l'embrassant dans le cou, et leurs éclats de rire qui s'envoleraient..loin.
Elle ne pouvait se résoudre à oublier ce visage, ces yeux rieurs, ces grands bras, elle aurait tellement aimé qu'ils puissent l'enlacer. Elle ne pouvait se résoudre à oublier ses mains, les doigts épais et rugueux, son pull de laine, contre lequel elle avait crevé d'envie de frotter son visage.
Emma se sentait comme une coquille vide. Son moteur, c'était la perspective que quelque chose de beau pourrait lui arriver. Pourquoi ? tout simplement parcequ'elle attendait son tour. Son tour de bonheur. Elle avait bien retenu que la roue tourne, et parfois, après la dure journée, elle attendait que son tour arrive. Vite pensait elle, allongée en chien de fusil, le soleil emplissant la pièce malgré les volets à moitié fermés.
Emma n'était pas très jolie. Le plus beau compliment reçu fut lorsque un ami, vantant ses qualités après un dîner arrosé dit d'elle qu'elle était solaire. Cela l'avait beaucoup émue. L'ami en question trouvait que c était une chic fille, mais jamais il ne se serait vu en couple avec elle, Emma c'était trop de soucis. Un être fragile que l'on rassure un moment, puis que l'on oublie vite, on n a pas que ça à faire.
Levée, Emma avait les cheveux en bataille. La peau très blanche, maculée de taches de rousseurs. elle s'aspergea le visage d'eau froide et enfila son jean.
Un petit coucou aux oiseaux en cage, et elle descendit en trombes l'escalier de son immeuble avant d'enfourcher le vélo et de rouler dans la grande ville.
